LES ENFANTS ONT PERDU DES MILLIONS D’HEURES DE JEU 

Le 13 septembre 2021

Dix-huit mois après le début de la COVID-19 au Canada, nous ne pouvons ignorer les défis auxquels les jeunes peuvent être confrontés alors que nous tentons de « revenir à la normale », ni les effets à long terme de ce qui a filtré, ou non, de cette situation, comme ce blogue l’indique.


Nous savons tous que les changements apportés aux programmes et l’interruption d’activités ont entraîné une baisse importante du taux de participation aux sports et aux jeux structurés. Nous ne savons toutefois pas si ceux-ci ont été remplacés par des activités moins structurées, telles que la randonnée et la marche. Néanmoins, nous pouvons affirmer que l’impact collectif sur les planificateurs d’activités, les professionnels de la santé, les parents et les enfants est potentiellement colossal.


En fait, selon notre analyse initiale, nous estimons que, de mars à décembre 2020, les enfants du pays issus de ménages à faible revenu ont perdu plus de 277 millions d’heures de participation sportive.

« 277 millions d’heures de participation sportive ont été perdues »

Comment en sommes-nous venus à cette conclusion?

  • Un peu moins de 1,5 million d’enfants du pays sont issus de ménages à faible revenu. Puisque seulement 77 % des enfants font du sport, le nombre total d’enfants évalués se chiffre à 1,1 million.
  • Soixante minutes d’activité modérée à vigoureuse par jour sont recommandées pour les enfants de 5 à 19 ans. L’activité vigoureuse résulte essentiellement de jeux structurés.
  • Un examen de la recherche initiale effectuée à ce sujet pendant 16 semaines, de mars au début juillet 2020, semble indiquer que 7,7 millions d’heures d’activité ont été perdues pour chaque semaine d’interruption des sports, ce qui équivaut à 123 millions d’heures d’activité perdues.
  • Au cours de l’été 2020, la plupart des organismes étaient exploités à environ 50 % de leur capacité. Ainsi, parmi le nombre estimé de 1,1 million d’enfants faisant du sport, 50 % avaient accès à des activités sportives. Au cours d’une période de sept semaines allant de juillet à août, cela équivaut à un nombre estimé de 35 millions d’heures supplémentaires d’activité perdues.
  • Au début de l’année scolaire 2020-2021 et jusqu’en décembre, bien que des programmes aient commencé à être offerts dans les Prairies et les provinces de l'Atlantique, la plupart des activités étaient suspendues en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec. En nous fondant sur un raisonnement semblable à ce qui est susmentionné, nous pouvons supposer que 116 millions d’heures supplémentaires d’activité ont été perdues.
Un graphique indiquant le nombre total d’heures de jeu perdues en 2020. De mars au début juillet, 126 002 028 d’heures ont été perdues.  En juillet et août, 35 438 070 d’heures ont été perdues.   Et de septembre à décembre, 116 148 871 d’heures ont été perdues.  Au total, 277 588 970 d’heures ont été perdues en 2020.
Un graphique indiquant le nombre total d’heures de jeu perdues en 2020. De mars au début juillet, 126 002 028 d’heures ont été perdues.  En juillet et août, 35 438 070 d’heures ont été perdues.   Et de septembre à décembre, 116 148 871 d’heures ont été perdues.  Au total, 277 588 970 d’heures ont été perdues en 2020.

Que faire maintenant?

L’impact est considérable et, à n’en pas douter, vaste. Il se peut que l’impact à long terme sur la santé physique et mentale des jeunes du pays ne soit pas connu avant des années. Les enfants reprendront-ils les activités qu’ils aimaient avant la pandémie ou ont-ils pris de nouvelles habitudes qui ne comprennent pas une activité vigoureuse? Les programmes en ligne pourront-ils remplacer adéquatement le modèle présentiel utilisé avant la pandémie? Les organismes qui offraient des programmes aux familles à faible revenu poursuivront-ils leurs activités durant la relance ou sont-ils nombreux à avoir définitivement fermé leurs portes? Certains chercheurs donnent à penser que les clubs sportifs devront offrir moins de programmes structurés, encourager les relations sociales plutôt que la compétition et éviter les sports de contact. Il se peut également que le nombre de programmes diminue et qu’il y ait plus d’options d’activités à l'extérieur qu’à l’intérieur. 


Rédigé par ces auteurs invités :


David Legg, Ph.D.

Président, centre adapté Calgary Adapted Hub

Professeur, Département de la santé et de l’éducation physique, Université Mount Royal


Cheri L. Bradish, Ph.D.

Fondatrice/directrice générale, Future of Sport Lab (FSL)

Professeure agrégée, Ted Rogers School of Management


Pour obtenir de plus amples renseignements sur l’impact de la COVID-19 sur la participation sportive, veuillez consulter les ressources suivantes :

United Nations:The impact of COVID-19 on sport, physical activity and well-being and its effects on social development

Femmes et sport au Canada :L’impact de la pandémie sur les filles dans le sport